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Rouen, le 6 mars 2023 A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, NAE rappelle que les métiers de l’aéronautique, du spatial et de la défense se sont fortement féminisés ces dernières années. Le réseau NAE a choisi de mettre cette féminisation en images à l’occasion d’une exposition qui se tiendra à l’automne prochain à l’Atrium à Rouen en partenariat avec l’agence de l’orientation et des métiers de la Région Normandie. Pour cet événement, NAE a recueilli auprès de ses membres de nombreux portraits de femmes en poste chez eux. Focus dès à présent sur certaines d’entre elles qui exercent des métiers en tension.

Toute la filière aérospatiale s’est engagée dans le cadre d’une charte signée en mars 2022 par le GIFAS[1] et les industriels du secteur : « Féminisons les métiers de l’aéronautique et du spatial ». Cet engagement se poursuit dans le cadre de la campagne nationale « L’Aéro Recrute » lancée par le GIFAS, dont NAE est partenaire, et avec la création de 15.000 postes cette année en France, ouverts aux femmes comme aux hommes. En Normandie, NAE a ce mois-ci une centaine de postes à pourvoir chez ses membres. La filière normande souhaiterait que les témoignages ci-dessous et l’exposition à venir puissent contribuer à susciter des vocations !

Sarah GOUBIN est Responsable d’atelier chez Howmet Aerospace, à Dives-sur-Mer, depuis 2022
Aux termes de son BTS Assistante de gestion réalisé en apprentissage chez Howmet Aerospace de 2016 à 2018, Sarah prend la responsabilité de l’atelier expédition et qualité produit en 2019 tout en étant Adjointe de production. En octobre 2022, elle est nommée au poste de Responsable d’atelier Ressuage – Radio et Expédition.
Son évolution de carrière reflète la démarche de l’entreprise qui vise à promouvoir la mixité aux différents postes. Une démarche soutenue par ses collègues, hommes ou femmes, qui l’ont aidée à prendre sa place en tant que manager. Son conseil pour faire sa place auprès des collègues hommes de l’atelier qui avaient l’habitude d’être managés par des hommes et pouvaient avoir quelques « à priori » sur le fait d’être managés par une femme : être à l’écoute, leur montrer qu’on est là pour les accompagner et prendre des décisions. 

Eliane Faucon est Contrôleuse Qualité de cartes électroniques chez Hensoldt Nexeya, à Epreville, depuis novembre 2021
Son accession à ce poste est le fruit d’une carrière effectuée dans plusieurs secteurs : plasturgie, parfumerie, automobile, aéronautique, et d’une forte volonté pour se former sur le terrain en bénéficiant de l’accompagnement des entreprises. Ayant commencé en tant que simple opératrice, elle est ensuite passée Contrôleur puis Chef d’équipe grâce à des formations en interne et a réalisé sa formation Contrôle qualité chez Safran. Forte d’avoir gravi les échelons grâce à sa grande détermination, Eliane éprouve une grande satisfaction à exercer son métier. Elle n’a eu aucune difficulté d’intégration à son poste de Contrôleur qualité et encourage fortement les femmes à s’engager dans cette voie !

Lucile Trehet est Responsable Achats chez Maugars Industrie, au Havre, depuis 2015
Entrée chez Maugars Industrie en tant qu’assistante commerciale pour un remplacement, elle a ensuite effectué son Master Marketing en alternance en tant que Chargée d’affaires, avant de passer Responsable des ventes pendant deux ans puis d’intégrer le poste de Responsable Achats en 2022.Lucile observe une bonne féminisation des postes au sein de l’entreprise, y compris dans l’atelier aux postes d’opérateurs. Du côtés des fournisseurs en revanche, la mixité est plus nuancée : si les femmes sont principalement présentes aux postes d’assistantes achats et approvisionnement, les hommes sont encore majoritaires aux postes décisionnaires. Un terrain où des progrès restent encore à accomplir !

Magali Brode, Outilleur Maintenance Moule chez Demgy, à Saint-Aubin-sur-Gaillon, depuis 23 ans
A l’origine elle ne se destinait pas à ce métier : formée en tant que menuisier charpentier, Magali se heurte à des refus de recruter une femme. En poste chez Demgy depuis 23 ans, elle y est d’abord entrée par la petite porte en tant qu’intérimaire sur presse. Sa soif d’apprendre l’a poussée à illustrer ses capacités pour prendre un poste au Contrôle puis à se former au réglage de presse à injection, poste qu’elle a occupé durant six ans, avant de demander à passer à la mécanique où elle est actuellement. Magali n’a eu aucune difficulté d’intégration, de même, comme elle l’explique, l’environnement matériel a considérablement évolué et facilite davantage la prise en main pour une femme.

 Nadia Voisin, Ajusteur Monteur Cellule chez Safran, à Gonfreville-l’Orcher, depuis 2014
Entrée chez Safran en 2014 par l’école de production de l’entreprise pour se former au métier de Monteur ajusteur, Nadia a d’abord travaillé sur l’A380 et occupe actuellement ce poste sur l’A320 Neo. Si ses collègues à ce poste sont majoritairement masculins, Nadia s’est vite intégrée, étant habituée à être avec des garçons depuis sa formation scolaire, aucune différence dans les relations n’est à noter.  L’atelier a vraiment été pensé pour le confort du monteur ajusteur avec un matériel ergonomique qui bénéficie aux femmes comme aux hommes. Et comme elle le souligne, c’est un poste accessible à tout le monde, à partir du moment où on est motivé et où on a envie d’apprendre, la question d’homme ou de femme n’entre pas en considération. 

Entrée chez Eldim en intérim en juin 2022, Alicia a été embauchée en CDI en octobre dernier.
Dotée d’une licence Pro Qualité gestion de production et d’un Master 1 Qualité Sécurité Environnement, elle ne se destinait pas au contrôle optique.
Pour se réinsérer professionnellement après un congé parental de deux ans, Alicia a répondu à une annonce pour de l’intégration optique. Au cours de l’entretien, l’entreprise Eldim a décidé que son profil correspondait davantage au poste de Technicien contrôle optique. Si elle ne connaissait rien à l’optique, elle a été formée sur le terrain par ses collègues, majoritairement des hommes. Et pourtant, comme elle s’en étonne, ce poste n’est pas plus calibré pour un homme que pour une femme. Il reste donc à développer auprès des jeunes femmes la connaissance de ces métiers où les compétences sont fortement recherchées. Son conseil : oser postuler, même à des postes où on ne pense pas avoir des prérequis, car on apprend très bien et rapidement sur le terrain.