Le missile de croisière, le choix russe
Pour remplacer et compléter la flotte vieillissante de Tu-22M3 et Tu-95MS, le projet de bombardier stratégique furtif subsonique PAK-DA a été lancé, tandis que le projet Tu-160M2 doit permettre de produire une nouvelle flotte de Tu-160M supersoniques modernisés. Il apparait évident que ces deux programmes, menés en parallèle, se recoupent et vont être sujet à ajustement (voir notre article sur le sujet en suivant ce lien). Il est ainsi assez difficile de définir avec précision de quoi sera constituée la future flotte des bombardiers lourds russe.
Malgré ces difficultés, la Russie dispose toujours de moyens de frappe en profondeur, la doctrine russe étant différente de celle en vigueur aux États-Unis et occident en général. Les États-Unis investissent sur des bombardiers furtifs et modernes tel le futur Northrop Grumman B-21 Raider, capables de pénétrer des espaces contestés sans se faire repérer puis de bombarder des points stratégiques. Ces avions ont une capacité d’emport très importante en bombes non guidées, et l’utilisation d’autres types de munitions (hors dissuasion nucléaire) n’est pas leur objectif principal. La Russie, quant à elle, fait le choix inverse : ni le Tu-22M3, ni le Tu-95MS et ni le Tu-160M n’a été conçu pour être furtif. Ces trois appareils peuvent être utilisés, si besoin, comme camions à bombes (non guidées), comme cela a été par exemple démontré lors de bombardements lors de la guerre de Syrie. Mais dans un espace aérien contesté, leur intérêt est d’être le vecteur de munitions à longue portée guidées … parfois furtives.
Source : Doctrine russe : missile de croisière furtif ou bombardier stratégique furtif ?