Safran se porte bien, comme l’ensemble de la filière. Le groupe a de la visibilité sur les cinq à sept prochaines années et vise à produire, d’ici à 2018/2019, plus de 2 200 moteurs par an. En parallèle, l’industriel doit prendre en compte les nouvelles technologies et la transformation numérique qui obligent à une nouvelle organisation industrielle.
Cette réorganisation correspond à l’évolution vers l’usine du futur prenant en compte la fabrication additive et la numérisation des chaînes de production. Cette mutation entraîne forcément une évolution des métiers de l’industrie, donc des formations et des compétences requises. Jean-Luc Bérard, directeur des ressources humaines chez Safran, l’explique par un exemple concret. Prenons le cas d’un soudeur. Demain, cette pratique sera automatisée, ses compétences devront donc évoluer. En effet, nous tendons de plus en plus vers des métiers de programmeurs et de contrôleurs. L’homme ne travaillera plus sur la pièce produite mais sur la machine qui la conçoit. Le problème réside dans le manque de formations adaptées pour ce type d’emplois nouveaux. Safran en est largement conscient et s’est lancé dans un projet ambitieux : la création d’une école de formation. Il faut dire que l’industriel a de forts besoins en ressources humaines. Le groupe a créé 12 000 emplois sur les sept dernières années, dont la moitié en France. En parallèle, 50 000 recrutements ont eu lieu. Avoir des personnes formées aux technologies de demain devient dès lors un enjeu crucial.