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Un choix présidentiel

Le président et chef des armées Emmanuel Macron a enfin confirmé, cet après-midi, que le porte-avions de nouvelle génération (PANG) sera bel et bien équipé d’une propulsion nucléaire. Il a fait l’annonce face à une maquette du PANG, sur le site Framatome du Creusot, qui contribuera à la réalisation de la chaudière K22, un nouveau modèle extrapolé du K15 actuel en service dans la marine. Ce K22 devra produire 220 mégawatts. Deux équiperont un porte-avions plus gros que le PANG : 75.000 tonnes en début de carrière, contre les 42.000 du Charles-de-Gaulle. Il pourra embarquer 30 chasseurs NGF, soit à peine plus que le porte-avions actuels. Il disposera de deux catapultes électromagnétiques fournies a priori par General Atomics, qui équipe déjà l’USS Ford dans l’US Navy. L’industrie américaine fournira aussi et au moins trois E-2D Hawkeye, et des brins d’arrêt. Une facture estimée à 3 milliards d’euros pour cette liste d’achats américains.

La problématique du coût et de la capacité d’emport

Pour l’heure, le minarm refuse d’entrer dans les débats de chiffres, ne livrant que ceux des études : 900 MEUR qui seront investis d’ici 2025 dont 117 en 2021. Cette absence de devis rendra difficile le lancement du programme, vis-à-vis des parlementaires qui ne peuvent ratifier des dépenses qui ne sont pas chiffrées. Le minarm préfère évoquer la capacité du PANG à réaliser des « pontées à 24 avions », et assure ne pas pouvoir mettre à bord plus de « 30 avions, c’est ce qu’on peut mettre dans un porte-avions de 75.000 tonnes ». Là où le Charles-de-Gaulle est vendu pour 40 aéronefs. Les Américains mettent le double dans une porte-avions de 100.000 tonnes.

Vulnérabilités opérationnelles à venir ?

Etrangement, le minarm ne cache pas avoir réfléchi à réduire les capacités de défense intrinsèques du porte-avions, au motif qu’il est forcément accompagné de frégates anti-sous-marines et anti-aériennes. Oubliant peut-être trop vite que ces navires doivent aussi se défendre, et que face à des attaques saturantes, leurs soutes seront très vite vides. On a vu la fragilité de ce type de logique sur les porte-hélicoptères amphibies de la marine.

Source : Un porte-avions très américain sur orbite